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🏂 Entre freeride et Data Science, Jill a trouvé la combinaison parfaite !



Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Jill Chevalier, j’ai 32 ans, je viens de la région bordelaise et j’ai emménagé dans les Alpes, il y a environ 10 ans. Je suis docteur en astrophysique et aujourd'hui, je travaille en tant que Data Scientist depuis environ 8 ans.





Quel sport pratiques-tu ?

Je fais du snowboard freeride à haut niveau sur un circuit qui s'appelle le Freeride World Tour Qualifier. Le but de ce circuit, c'est de le gagner pour accéder aux "graal" des freeriders, le FWT (Freeride World Tour). C'est vraiment LA compétition internationale où l'on veut tous être !


Le freeride, c’est assez vaste, mais généralement les freeriders sont tous d'accord pour dire que c'est descendre des belles faces de montagne avec de la bonne poudreuse ! Il s'agit de dessiner sa trace sur une grande descente. On n'a pas le droit de faire une course d’essai. On regarde la pente du bas ou du haut et on choisit le "run"(c'est-à-dire le parcours) que l’on souhaite faire. On fait notre descente et en fonction de notre performance, des points nous sont attribués. Il faut qu'elle soit jolie : ça c’est le contrôle et la fluidité. Si on saute des cailloux, des falaises ou que l'on fait des figures, on gagne encore plus de points, ect... Il n’y a rien d’obligatoire, mais vu le niveau actuel, c’est sûr que si on ne saute pas, on ne finit pas sur le podium !



Quels sont les défis du sport à haut niveau ?

Le défi du sport à haut niveau, pour n’importe quel athlète, je dirais que c’est d'être à son meilleur niveau ! Puis dans un second temps, d'être le meilleur mondial.


Du point de vue du snowboard freeride, il y a le côté défi physique et mental. Parce que ok il faut avoir les jambes qui tiennent pour descendre ce genre de pente, mais il y a quand même pas mal d’engagement. Des fois, on va se jeter dans des pentes à 45 degrés, c’est super raide pour une montagne ! Il va y avoir des rochers à sauter, des endroits ou la chute est interdite. Du coup, comme n’importe quel sport, il faut tout le temps s’entraîner et essayer de repousser ses limites.


Enfin, il y a plein de choses à explorer, des nouvelles figures à apprendre ou à perfectionner pour se différencier lors des compétitions.


Quel parallèle peux-tu faire avec les défis dans ton métier de consultante ? En parallèle, il y a également plein de petites choses à explorer. Car en data sciences, la technologie bouge beaucoup. On le voit en ce moment avec l’IA, chat gpt... Ça donne des possibilités énormes ! Mais voilà, tout ça, il faut se l’approprier, s’entraîner, jouer avec. Il faut toujours faire évoluer ses connaissances.

Je dirais que, « le snow, c’est du côté physique et la data, c’est du côté du cerveau ».



Comment appréhendes-tu une compétition ?

Déjà savoir ce qu’on va rider, avoir la photo de la face, connaître les informations concernant la montagne : quelles sont les différentes inclinaisons, est-ce qu’il y a une zone à 45 degrés, une zone à 30 degrés, où sont-elles situées... L’état de la neige, c’est super important, car on n'aura pas les mêmes possibilités en fonction de si la neige est bonne, poudreuse ou dure et glacée. Quand c’est poudreux, on va pouvoir envoyer, c’est pas grave, par contre si c’est glacé, c’est pas la même chose. Enfin, il faut analyser la piste pour voir s’il n’y a pas des zones où il ne faut pas tomber.


As-tu mis des stratégies en place ? Niveau stratégie, il y a deux possibilités :

- Soit quand je vois la face, j’ai vraiment une ligne esthétique qui me saute aux yeux ! Dans ce cas-là, ça va être facile, je la dessine sur une photo pour me repérer et le tour est joué !


- Sinon quand je n’ai pas trop d'idées, je découpe la face en plusieurs zones. Par exemple, gauche, milieu, droite et je vais regarder un peu toutes ces zones. Si il y en a une qui est limitante pour moi, je vais l’enlever histoire de ne pas me mettre en difficulté pour rien. Sinon je choisis celle qui me convient le mieux et je la dessine.




Après, il suffit de visualiser énormément dans sa tête ce que l’on veut faire. Comme on n'a pas pu descendre la face, on ne la connaît pas. Entre ce que l’on voit d’en bas et ce que l’on voit lorsqu'on est dedans, c'est totalement différent. Il faut donc vraiment avoir une bonne carte mentale de ce que l’on veut faire.



Quel lien peux-tu faire avec tes missions de consultante ?

Il y a la notion de problème à résoudre. Bien sûr, on enlève totalement la notion d'engagement et de danger. Heureusement ! Sinon, les journées seraient beaucoup trop stressantes !


En compétition, j’ai la face et j’ai les informations sur les conditions. Il suffit que je trouve le meilleur run à faire en fonction de ces données, pour marquer le plus de points et potentiellement gagner.


Dans mon métier, le problème à résoudre va dépendre un peu du client. On a le point de départ car on connaît les données, le point d'arrivée car on sait ce que l'on veut, mais on ne sait pas comment le résoudre. Du coup, avant de pouvoir réaliser quoi que ce soit, il faut que je visualise tout dans ma tête. Une fois que j’y arrive, je vais découper le problème en plusieurs petits blocs, car en général, quand c’est des projets sur plusieurs mois, il y a pas mal de matière. Puis je vais traiter chaque petit bloc indépendamment les uns des autres. Une fois que tout est résolu, on rassemble tout, (bon dans la vraie vie quand on met tout ensemble il y a encore un petit peu de travail à faire !), mais dans l’idée, c'est un peu ça !



Un mot pour la fin ?

Vivement cet hiver !!!! 🏂

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